Les signaux faibles : écouter l'implicite dans vos relations avec les communautés


À l’image d’une partie d’échecs, les signaux faibles sont de petits mouvements préalables à de grandes actions ayant - ou susceptibles d’avoir - des répercussions sur l’évolution d’un projet ou sur les activités courantes d’une organisation. Les percevoir rapidement et à temps permet non seulement d’anticiper et de gérer des enjeux névralgiques, mais également de mieux comprendre l’environnement dans lequel l’entreprise ou le promoteur évolue. Alors, en quoi consistent ces signaux faibles? Comment les percevoir et comment agir?  

  

Que sont les signaux faibles?  

Les signaux faibles peuvent être constitués d’une petite quantité de messages ou de conversations, plus ou moins implicites, directs ou indirects, voire utilisés de manière détournée. Ils peuvent même prendre la forme d’actions ou de manifestations parfois minimes, voire banales pour un œil non aguerri ou une personne ne possédant pas une clé de lecture adéquate. Ces signaux doivent être considérés comme des prédicteurs potentiels de changement advenant qu’ils soient repris ou amplifiés par d’autres personnes ou groupes. Ils ne sont donc ni à ignorer ni à sous-estimer!  

Le plus souvent, ils sont identifiables grâce à une lecture fine des messages et de leur contexte. Déceler ces derniers s’avère donc critique pour une entreprise, car ils laissent souvent présager un mouvement plus important en démarrage ou une nouvelle tendance émergente.  

  

Comment identifier ces signaux faibles?  

En règle générale, une entreprise ou un promoteur doit entretenir des relations positives avec sa ou ses communautés afin d’avoir des canaux ouverts de communication de sorte que les parties prenantes à son projet puissent en tout temps lui faire part de commentaires perçus ou d’incertitudes réelles ou appréhendées.   

Par contre, si ces signaux faibles sont plutôt perceptibles sur Internet, la recherche se complexifie car ils peuvent échapper aux recherches de mots-clés généraux du projet. En effet, de nombreuses conversations publiques, notamment sur les réseaux sociaux, utilisent des noms de code ou des abréviations difficiles à identifier.  

Dans le cas des réseaux sociaux, il faut s’armer de patience et de curiosité pour connaître les différentes communautés numériques et les acteurs clés en présence. Ces recherches de mots-clés et de leaders d’opinion sont plus facilement réalisées par un.e expert.e en intelligence numérique.   

  

Comment réagir?  

Une fois les signaux faibles identifiés, une analyse à moyen ou à long terme peut être effectuée, notamment en regroupant ces « microindices » de changement et en recoupant l’information pour la transformer en un renseignement complet exploitable. En pratique, il s’agit de développer une compréhension approfondie des propos, des acteurs impliqués, de leur portée et de leur influence. 

La proaction peut également être de mise, en organisant des petits groupes de rencontre afin de débattre librement d’un projet et de ses impacts. Cette analyse peut mener à des ajustements stratégiques ou à des rencontres additionnelles avec les parties prenantes pour résoudre des enjeux embryonnaires avant qu’ils ne deviennent trop importants. Lorsqu’il s’agit de signaux faibles, tout est question de coordination et de célérité.   


Autrice

Mélanie Bourhis

Directrice, Intelligence et réputation numériques

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